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Avant Propos |
Je ne suis pas historien de formation. Par obligation professionnelle je me suis presque toujours concentré sur ce qui allait arriver demain en tenant compte au maximum des expériences vécues mais sans m'encombrer d'un surplus de connaissances historiques; non pas que je les considérais comme inutiles , mais les priorités et la pression du présent ayant été ce qu'elles furent , je remis à plus tard l'approfondissement d'un certain nombre de sujets. Le monde agricole fut mon environnement social et culturel depuis ma prime enfance; mes origines sont rurales. Mon père fit sa carrière dans l'enseignement agricole et fut appelé à changer souvent de lieu d'activité aux quatre coins de la France. La Picardie, la Champagne, les Ardennes furent mes premiers lieux de vie, puis la Normandie, le Jura, La Creuse et un peu le Puy de Dôme, enfin le plat pays du Nord avant même d'atteindre l'age de la majorité. Autant dire que ce fut dés l'enfance une bonne école pour observer la diversité rurale de nos provinces. Après un épisode parisien d'une douzaine d'années, le temps des études et du démarrage professionnel, entrecoupé de quelques mois en Languedoc et en Dauphiné le temps du service militaire, je fus amené dans le cadre de mon activité professionnelle à me déplacer dans la plus grande partie des départements agricoles de l'hexagone et comme mes interlocuteurs étaient les agriculteurs et leurs fournisseurs ( coopératives et négociants) j'ai vécu du début des années 60 aux premières années 2000 la révolution silencieuse de notre agriculture. Comme Agronome et professionnel des semences j'ai l'immodeste sentiment d'y avoir (un tout petit peu) participé. A mon petit niveau, l'une des plus grandes satisfactions restera d'avoir constaté d'années en années l'amélioration des conditions de vie de nombreux exploitants agricoles des départements du sud ouest, de la vallée du Rhône, des Charentes et de bien d'autres régions à la fois ceux qui étaient nos partenaires en production de semences et ceux qui étaient nos clients et pour qui nos sélectionneurs ont oeuvrés à trouver des variétés toujours plus performantes ( pas seulement le rendement mais les résistances à la verse et les tolérances aux maladies aux insectes aux champignons...) . Ces améliorations du niveau de vie étaient visibles par des signes tels que l'amélioration de l'habitat, de l'ameublement, des équipements électro ménagers et dans les investissements en matériel d'exploitation, dans les études que pouvaient poursuivre les enfants. A ces paysans de la deuxième partie du vingtième siècle, dont on a vu fondre le nombre de façon vertigineuse ces 20 dernières années et dont je peux témoigner qu'ils portaient en eux mémoire tradition et culture à un degré que les gens des villes ne peuvent imaginer, je veux consacrer une partie des loisirs de la retraite pour leur rappeler ce que furent et comment vécurent leurs anciens. Pour cela j'ai surfé sur Internet pour rassembler de manière critique la plus grande quantité d'informations de toutes sortes, à la fois sources bibliographiques et information de base. Internet est une ressource formidable mais dangereuse. Formidable car en un très court instant l'on peut se documenter sur tout, dangereuse en raison des inepties de toutes sortes qui prolifèrent comme dans un terrain vague et parmi lesquelles il faut pouvoir faire le tri, notamment par recoupements fréquents. Heureusement nous avons en France de très bons historiens et une très forte tradition historique, c'est la plupart du temps à leurs travaux que j'emprunterai la matière de mes pages. |