Éléments d'histoire de l'Agriculture française

site imaginé et créé par Jean Bernard Bonastre

 

Un survol de deux siècles d’histoire de l’agriculture française

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Analyser en quelques lignes l’évolution du secteur agricole et ses interactions avec les autres secteurs de l’économie au cours des deux siècles écoulés n’est pas chose facile.

En un peu plus de deux siècles le nombre des exploitations est passé de plus de 6 millions avant 1789 à moins de 400.000 en 2007 (si l’on s’en tient aux exploitations professionnelles).

Dés le milieu du 18e siècle l’agriculture n’est plus l’activité stagnante des siècles précédents,  mais le progrès reste bien fragile. L'agronome anglais Arthur Young visitant les campagnes françaises en 1787 et 1788 est stupéfait de leur retard: "En Normandie, la culture n'est pas plus avancée que chez les Hurons…".

En 1789 le royaume compte 28 millions d’habitants dont 26 millions de ruraux parmi lesquels 3 millions de non paysans. Les campagnes sont densément peuplées.

Les paysans forment un groupe social particulièrement hétérogène, allant des catégories les plus aisées (laboureurs, vignerons, artisans), aux catégories pauvres (manouvriers ou journaliers) qui louent leurs bras. Les marginaux, dépendants, et errants représentent une part faible mais non négligeable de cette société rurale.

Le régime de propriété n’a rien à voir avec celui que nous connaissons, il est complexe, entravé par de multiples servitudes et nécessiterait à lui seuls de longs développements. Pour faire court, sous l’Ancien Régime, la propriété n’est pas un droit absolu. Elle comporte deux catégories : la « propriété éminente » qui est celle des nobles  et  la « propriété utile » qui lui reste assujettie.

 La révolution

Il n’est plus contesté depuis les travaux d’Ernest Labrousse que le facteur déclanchant de la révolution a pour origine la crise de subsistance liée au scénario climatique cauchemardesque allant de l’automne 1787 à la fin de 1789. Le prix du blé étant monté en flèche, les émeutes de subsistance se produisent dans les villes, le 14 juillet 1789 a lieu la prise de la bastille…

Cette crise de subsistance dans les villes a, en fait, été précédée d’une crise latente de la paysannerie opprimée par les privilèges seigneuriaux vexatoires et les taxes. Le monde paysan a fort peu participé aux évènements politiques parisiens initiaux de la Révolution, par contre les évènements révolutionnaires vont provoquer en juillet 1789 une immense jacquerie, appelée « Grande Peur », qui se répandit à la vitesse du tocsin ; l'ensemble des campagnes entrait en insurrection contre le régime féodal. L’histoire retient la date du 4 août 1789 comme celle de l’abolition de certains privilèges (la Déclaration des Droits de l'Homme fait de la propriété un droit fondamental, elle permet aux paysans d'exister par leurs terres) , il faudrait tout autant parler du 17 juillet 1793 car c’est à cette date que l’ensemble des privilèges sera effectivement aboli par les jacobins. Ce sera un changement juridique radical pour la paysannerie, libérée d'une source de contraintes de tous ordres (juridique, économique...) donnant aux « laboureurs » un statut de propriétaires libérés des sujétions antérieures.

Quant à la vente des biens nationaux (ensemble des biens de l'Eglise mis à disposition de la Nation et biens saisis des nobles émigrés), ce fut une redistribution opaque de terres qui favorisa surtout le haut de l'échelle sociale paysanne et les bourgeois des bourgs et villes pour qui la terre restait un placement rentable. Elle va dresser les paysans contre ces « citadins » qui achètent ces terres nouvellement libérées, selon des modalités différentes en fonction d'éléments locaux.

Le régime impérial de Napoléon constitue une véritable stabilisation pour la paysannerie française (imposée dans l’ouest par la force et dans le sang). Pour la première fois depuis 1789, L'ordre public est rétabli partout sur le territoire.

 

La première partie du 19eme siècle

1820 -1870 est une période de croissance (irrégulière) pour l’agriculture avec un taux annuel de 1.2% contre 0.6% au siècle précédent. La population active agricole augmente de façon continue; elle représente encore en 1860 plus du double de la population active industrielle. Cette croissance est accompagnée de quelques progrès mais pas d’une réelle modernisation laquelle n’interviendra (encore que de façon réduite) dans la seconde moitié du siècle). Néanmoins deux cultures « nouvelles » connaissent sous la restauration un développement important la pomme de terre et la betterave à sucre.

Le morcellement (successoral) de la propriété agricole et des exploitations va être continu. En un demi- siècle de 1815 à 1865, le nombre de propriétaires augmente de 55% avec prédominance des petites exploitations. L’augmentation des rendements, conjuguées à la hausse des prix (hausse il est vrai très fluctuante) donne à beaucoup de paysans les moyens d’acheter des parcelles, tandis que la hausse des salaires permet à certains journaliers d’accéder à la propriété.  Les « rentiers du sol » dont beaucoup appartiennent aux professions libérales, sont encore en 1850 près d’un million et la grande propriété noble est toujours bien implantée...

Entre 1815 et 1851 la production agricole augmente de 80%, le blé progresse, comme la pomme de terre qui améliore grandement la sécurité alimentaire. Cette croissance est obtenue plus par une augmentation du travail et le recul de la jachère que par le progrès technique. Le manque de possibilités de crédit hormis auprès des usuriers et notaires est un frein et les paysans consacrent leur épargne à acquérir de terres.

Il y a de bonnes années, il y en a aussi de mauvaises, c’est ainsi que la période 1827-1832 est une période de cherté du pain exacerbé notamment par le grand hiver 1829-1830 au cours duquel les cultures de céréales gelèrent, ce qui contribua fortement à déclancher la révolution des « trois glorieuses ».

Les impulsions données à l'agriculture sont d’origine externe comme la construction (tardive) des chemins de fer de 1842 à 1860, elles ont un impact très fort sur l’unification des marchés agricoles et favorisent certaines régions.

La véritable entrée en politique de la paysannerie se fait en 1848 avec le suffrage universel (qui fait suite au suffrage censitaire), à ce moment les paysans constituent encore plus de 75% de la population, soit la majorité absolue à eux seuls et tous les courants politiques vont se lancer à l'assaut du vote paysan.

C’est encore une crise de subsistance, liée à l’activisme du parti républicain, qui amena le peuple à une nouvelle révolution et aboutit à l’abdication de Louis Philippe en février 1848. Les mauvaises récoltes de blé en 1845 et 1846, de pommes de Terre en 1846 font baisser le produit agricole de 6,2%. La pénurie alimentaire est partiellement compensée par une augmentation des importations, mais l’appauvrissement des agriculteurs (baisse des quantités produites) et des ouvriers (augmentation du prix des denrées en raison de l’élévation subite de 13% du coût de la vie alors que 25% du budget des ménages est constitué de pain et de pommes de terre) explique la révolte qui débouche sur la seconde république. Aux élections d’avril 1848, les premières au suffrage universel, les paysans majoritaires votèrent pour les modérés, puis après l’adoption de la constitution ils votèrent en masse pour Louis Napoléon à l’élection de décembre 1848. La paysannerie dans l’ensemble, mais pas partout, accorda ensuite son soutien au second empire, période qui si elle fut celle d’une grande modernisation de la France ne fut cependant pas favorable aux paysans. Napoléon III fut un grand libre échangiste et l’accord commercial franco-britannique de 1860 suivi de celui avec l’Allemagne en 1862 ouvrait le marché aux produits étrangers, ce qui fut loin d’être un succès pour la balance commerciale, la France n’avait en effet rien à vendre en échange, l’agriculture ne suffisant pas à la consommation intérieure.

L’agriculture cause essentielle de la longue stagnation économique des débuts de la troisième république

A partir de 1875 débuta une longue stagnation de l’économie qui devait durer jusqu’en 1896, la crise agricole qui démarre vers 1870 est certainement la cause principale de cette situation. Quelles en sont les raisons ? il y a des facteurs spécifiques et des facteurs externes. Parmi les facteurs spécifiques : citons la crise du phylloxéra qui détruit la plus grande partie du vignoble (or le vin était un produit très consommé- plus d’un litre par jour par habitant et le premier poste à l’exportation) également la crise du ver à soie, de la garance, des oléagineux…. A l’époque, vins et tissus représentaient à peu prés 50% des exportations françaises. Pour les  facteurs externes : le plus important est le mouvement de baisse générale du prix des grains à partir de 1870 qui s’accentue à partir de 1880 en raison de la montée en puissance et du dumping des pays neufs (Etats-Unis, Argentine).

Alors que l’Allemagne prend des mesures protectionnistes à partir de 1879 sous la pression des « junkers prussiens » le parlement français n’adopte qu’en 1892 les  "tarifs Méline", loi protectionniste suivie en 1897 de la « loi du cadenas » visant à protéger l'agriculture française de la concurrence internationale. Les tarifs douaniers seront renforcés en 1910.

Cette crise va jouer entre 1880 et 1895 un rôle d’accélérateur dans l’évolution des structures. En 1882, le Faire valoir direct représente 75% des surfaces, le fermage 19% et le métayage 6%. La crise entraîne « la grande déroute des rentiers du sol » et la terre cesse d’être un placement attrayant. La conjonction de la baisse des prix de la terre et de l’exode rural permet à un certain nombre d’exploitants d’accéder à la propriété. Au tournant du siècle la France compte 5,6 millions d’exploitations agricoles (dont 3 millions de très petites) et 8 millions d’actifs agricoles, chiffre pratiquement inchangé jusqu’à la  veille de la première guerre mondiale. Les différences régionales dans les modes de faire-valoir héritées du passé se sont par ailleurs estompées.

1914-1930: une consolidation de la petite exploitation familiale en faire- valoir direct :

Le double mouvement de réduction du nombre de grands domaines et de micro- exploitations conduit au renforcement des petites exploitations familiales dites « viables » dont la taille est comprise entre 10 et 50 ha. Leurs effectifs passent de 764.000 en 1892 à 973.000 en 1929 et occupent 50% de la superficie cultivée. Cette évolution masque toutefois d’importantes disparités régionales.  Le mythe de la petite propriété familiale viable glorifié par la IIIème République à ses débuts ne devient réalité qu’entre les deux guerres. Le phénomène majeur est la très forte décroissance des salariés agricoles. Leur nombre a beaucoup plus baissé que le nombre de fermiers, métayers, exploitants agricoles (et leurs aides familiaux). L’inflation du premier après-guerre ruine les rentiers, les non- exploitants vendent leurs terres en raison de la baisse de la valeur réelle des taux de fermage tandis que la paysannerie utilise en partie ses réserves monétaires à l’achat de terres. En 1921, la valeur réelle de la terre avait diminué de moitié par rapport à 1910. Par ailleurs, la disparition au combat de nombreux agriculteurs ou de leurs héritiers libère des terres et diminue le nombre de candidats à l’achat ou à la location. L’exode agricole, amorcé de longue date par le salariat industriel s’accélère dans l’entre- deux- guerres.

Les années 1930, une période de crise :

En 1931, les campagnes cessent d’être démographiquement majoritaires. La France est entrée tardivement (fin 1931) dans ce qu’il est convenu d’appeler une crise économique générale de sous-consommation. Elle affecte l’agriculture en raison de la baisse dramatique des prix en particulier céréales et vin, baisse d’ailleurs amorcée dés 1926 après quelques belles années de l’immédiat après guerre. Après 5 années (1930-1935) de politiques déflationnistes menés par divers gouvernements (dont celui de Pierre Laval en 1935 qui fit très fort en matière de déflation), le front populaire arrivé au pouvoir en 1936 mit en œuvre une politique nouvelle de régulation de l’offre notamment par la création de l’ONIB (office des blés). La caractéristique de toute cette période fut l’incapacité du pays à faire face à la montée en puissance de l’Allemagne nazie ce qui conduit à l’effondrement de 1940.

La guerre et l’après guerre

Après la défaite de 1940 la production agricole très rapidement va manquer de matériel, d'engrais, de pièces de rechange, de charbon….pourtant, les encouragements au monde paysan n'ont jamais manqué, « La terre ne ment pas », avait solennellement affirmé Pétain ! L'État français souhaitait, à la faveur de la Corporation paysanne, donner aux paysans la première place dans la société française. Toutes les productions reculent fortement: celles de céréales d'un bon tiers par rapport à 1939, les pommes de terre de 60 %, les betteraves (industrielles et fourragères) d'un tiers également, les fourrages d'environ 20 %, les légumes secs de 50 à 60 %. La production de sucre de betterave régresse de 45 % entre 1939 et 1945, ce qui entraîne un rationnement sévère du sucre remplacé par la saccharine et une réduction de la production d'alcool. Simultanément, la production de vin régresse d'environ 40 % pendant la même période. Les troupeaux d'ovins diminuent de 21 % et les porcs de 33% alors que le nombre de bovins demeure à son niveau de 1939. La viande est rationnée un peu partout et l'abattage clandestin sévit ; le lait, le beurre, la farine et tout le reste  manquent cruellement d’autant plus que l’occupant organise le pillage en règle du pays de manière très efficace avec la collaboration forcée du pouvoir en place.

Une des conséquences de la guerre est la hausse du prix de la terre avec des écarts importants selon la qualité des sols, le type de production ou la région. Faut-il, pour autant, dire que les paysans étaient devenus de nouveaux riches ? Une partie de l'opinion le pensait, et le mythe des « lessiveuses » de billets de banque amassés durant les années noires et échangés à la fin de la guerre eut la vie dure.

2. La Libération (1944-1945) :

Au cours des 3 années qui suivent la libération, loin de disparaître, les difficultés continuent de s'accumuler : les niveaux de production tombent au plus bas pour la production industrielle et agricole. Les distributions prévues par les tickets de rationnement ne sont plus honorées tandis que le marché noir connaît une impulsion nouvelle. La production agricole continue de se détériorer, elle atteint ses niveaux les plus bas depuis 1939 (moins 29 % en 1944 ; moins 36 % en 1945). Les années 1945 à 1947 sont des années de pénuries (atténuées par l’aide alliée) et de troubles sociaux très importants accentués par le clivage Est-Ouest et son impact sur la politique intérieure. Il faudra attendre les bonnes récoltes de 1948 pour retrouver à partir de 1949 un approvisionnement correct.

La modernisation des structures : milieu des années 1950- fin des années 1980.

C’est à partir de 1950 que l’agriculture se modernise réellement, on peut enfin parler de « révolution agricole ». On assiste au fort développement de la mécanisation et notamment du nombre de tracteurs. Le plan Marshall en est un facteur clé. L’augmentation de l’utilisation des engrais et du traitement phytosanitaire des cultures, les progrès de la génétique végétale et animale, les progrès zootechniques…datent de cette époque. C’est à cette époque que démarre le programme INRA de mise au point des hybrides de maïs adaptés aux conditions françaises et qui débouchera 10 ans plus tard. L’attraction des secteurs secondaires et tertiaires conjuguée avec la très forte augmentation de la productivité agricole permet de comprendre l’accentuation de l’exode rural. De plus en plus, les ruraux (à l’exception de ceux qui prospèrent dans une profession libérale) rêvent d’accéder au mode de vie urbain vanté par les magazines, caractérisé par davantage de loisirs et un revenu plus confortable.

L’entrée en vigueur progressive du marché commun conséquence du traité de Rome (1957), allait permettre à l’agriculture française (tout au moins pour les spéculations bénéficiant d’un règlement de marché) de connaître dés le début des années 60 une phase ininterrompue de croissance jusqu’au début des années 90. La P.A.C. apportait des prix garantis (fixés à un niveau élevé au départ), et de nouveaux débouchés (notamment marché allemand) protégés.

Simultanément une politique des structures foncières très volontariste était mise en place. La loi d’orientation de 1960, (complétée en 1962) qui entendait favoriser « une structure d’exploitation de type familial (...) susceptible d’utiliser au mieux les techniques de production » prévoyait la création de Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural (SAFER) et instaurait un contrôle des cumuls visant à freiner la croissance des exploitations les plus grandes.

La politique de départ des agriculteurs âgés de plus de 65 ans en versant à tous ceux qui libéraient au moins 3 ha une Indemnité Viagère de Départ connaissait un succès considérable et immédiat. De sa création à 1990, l’IVD a libéré 13,4 millions d’ha.

Comme résultat de cette politique, les 6 millions d’actifs agricoles de 1955 qui représentaient 26% de la population active française avec 4 millions d’exploitants (et aides familiaux) et 1,15 millions de salariés vont en 1988 devenir 2 millions avec 1.8 millions d’actifs familiaux et seulement 160.000 salariés permanents. La taille moyenne des exploitations qui n’est encore que de 14 ha en 1955 passera à 28 ha 1988 en raison d’une diminution des petites exploitations. Les grandes exploitations participent peu au mouvement de concentration foncière.

L’autre volet de la politique des structures est la généralisation des procédures de remembrement, regroupement des propriétés, afin de faciliter l’exploitation des terres. Entre 1945 et la fin des années 1980, pas moins de 12,5 M d’ha sont remembrés.

Parallèlement, les surfaces en faire valoir- direct régressent, passant de 54% en 1955 à 41% en 1970 36% en 2000 et 27% en 2005 en contrepartie le fermage passe de 48% en 1955à 72% en 2005. Les principaux bailleurs de terre se recrutent parmi les agriculteurs eux- mêmes, et leurs héritiers. Cette évolution est due à la loi du 13 août 1946 sur la modification des statuts du fermage et du métayage. Elle met en échec la liberté contractuelle en imposant une réglementation unique sur tout le territoire qui protége le fermier et dissuade les exploitants de consacrer leur épargne à l’acquisition de terres. En fait pour être tout à fait précis il faudrait parler d’une généralisation des modes mixtes d’exploitation qui estompe les contrastes géographiques hérités du passé, en particulier l’opposition entre le fermage du Nord et le faire-valoir direct du Sud.

La modernisation des structures ne doit pas dissimuler le maintien d’une petite paysannerie (180.000 exploitations de moins de 5 hectares qui correspondent à 1% seulement de la SAU). Ces petites exploitations subsistent non seulement sous des formes sociales spécifiques (agriculture de complément, ou agriculture de retraite) mais au sein même de l’agriculture professionnelle.

Mais tout compte fait, il est indéniable que la cinquième république a réussi la modernisation de l’agriculture, ce qui n’était pas gagné d’avance.

Les années récentes

A partir de 1992 les réformes de la PAC (Mac Sharry)  puis Agenda 2000, destinées à enrayer la surproduction agricole et les coûts budgétaires mettaient un frein à l’évolution des revenus agricoles. La « réussite de la PAC avec jachère et découplage » a enrayé la montée des productions et la résorption des surplus, mais cette réussite est bien aidée par l’augmentation de la demande mondiale, et les mauvaises récoltes un peu partout. A partir de 2006 on assiste à un retournement de situation dans l’évolution des prix mondiaux. Est il conjoncturel ou structurel ?

Le géant chinois longtemps endormi s’est réveillé et devenant l’atelier du monde doit nourrir de mieux en mieux son 1,3 milliard d’habitants, la Chine ne peut s’auto suffire. L’Inde avec son 1,1 Milliard d’habitants est en phase de décollage avec ses industries et activités de pointe en forte croissance. Les réserves d’énergies fossiles s’épuisent ce qui donne naissance à la quête d’alternatives, parmi lesquelles les biocarburants (qui ne font pas l’unanimité). Enfin la nature fait le reste (conjonction de récoltes déficitaires ou carrément mauvaises raréfiant l’offre dans de très nombreux pays agricoles de la planète).

Dans une économie d’abondance qui a les moyens de mettre en priorité le développement durable et l’écologie, notre agriculture constituée autrefois du groupe social le plus vaste, mais de nos jours secteur économique numériquement restreint (347.000 exploitations, 822.000 actifs agricoles en 2005- moins de 4% de la population active) se trouve placée devant des enjeux, des défis et des opportunités inédites.

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